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Le business est dans le pré : les dérives de l’agro-industrie

Aurélie Trouvé

Fayard, 2015

arton1074Aurélie Trouvé, ingénieur agronome et coprésidente d’Attac France (de 2006 à 2012), part à l’attaque du business agricole et des dérives de l’industrie agro-alimentaire.

Nul doute : l’emprise de l’argent sur la terre agricole (entre autre !) ne cesse de prendre de l’ampleur, interdisant peu à peu la possibilité de vivre naturellement des produits du sol. Seul 3 % de la population active appartient aujourd’hui à ce monde paysan pourtant si essentiel. Pour mesurer le désespoir de ces travailleurs rescapés, il faut savoir qu’un paysan se suicide tous les deux jours. En effet, tous sont confrontés aux productions de pays où un salaire moindre assure des produits moins chers et donc mieux vendus (quelle que soit leur qualité biologique parfois désespérante !). Un appel est lancé à une réaction des pouvoirs publics. La gamme de solutions proposées va du circuit court à la valorisation du terroir, en passant par un label de qualité, la lutte contre les semences brevetables ou l’introduction des OGM. Une bagarre tous azimuts.

La réflexion s’établit en trois temps.

Le premier étudie le modèle agro-industriel avec des cas extrêmes : François de l’Aveyron agriculteur bio qui subit désormais les invasions pesticides des champs voisins. À l’opposé, la « ferme aux 1 000 vaches », élevées sans sortir de l’étable, est muée en usine à lait et à viande qui « maltraite les sols et pollue l’eau ». N’importe, l’aveuglement se transpose à haut niveau : 40 % du budget de l’Europe est réparti inégalitairement : 1/3 des aides vont vers 2 % des exploitations (et pas les plus petites ou les plus bios !).

Le deuxième concerne les grands investisseurs qui éliminent les petites fermes et fabriquent désormais industriellement fromages et céréales. 20 millions d’ha de terre sont ainsi accaparées.

Le troisième est une prospective qui nous invite à la lucidité. En effet, notre mode de vie européano-américain nécessite pas moins de 4 planètes pour perdurer. Impossible donc. D’autres politiques sont à imaginer croisant différentes actions depuis la lutte contre le gaspillage alimentaire ou la méfiance vis-à-vis du biocarburant, la relocalisation des activités de production et le nivellement des règles sociales et fiscales. Or, moins nous agissons, plus grave sera la destruction des ressources de la planète et la mise à l’écart de ses habitants, NOUS.

Jane Hervé

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