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Obstinément des femmes des chats des oiseaux

Jean-Pierre Andrevon

Le Pédalo Ivre, 2016

L’obstination de l’auteur, écologiste engagé s’il en est, laisse perplexe. Comment composer une triade imprévue femmes-chats-oiseaux ? On imagine des oiseaux en cage, des chats en peluche ou des femmes en marbre. La liberté du prédateur (chat) accepte-t-elle celle de la proie (oiseau) ?

Autant de questions nées du seul titre, auxquelles le recueil risque de répondre. De fait, l’opiniâtreté du poète Jean-Pierre Andrevon est celle de « la vie » et donc de « la guerre »… L’impulsion amoureuse guide ici son écriture (« histoires de cul/affaires de cœur »).

Cherchons néanmoins les émergences d’une conscience écologique dans ce recueil dont ce n’est pas l’objectif. Ici, dans un camp au bord de la mer, la baignade est « mazoutée » et le « bronzage cancérigène » à 43° à l’ombre, mais « sans ombre ». Là, la ville est « tendue de fumées ». Ici, notre terre « qui montre son dos et ses os […] n’est que déserts qui la dévorent/ insectivores/par tous les bouts/par tous les pores ». Là, les oiseaux « de goudron » ont subi une marée noire. « Leurs ailes sont « en manteau de plomb ». Leur œil est «blanc comme le désespoir ». Mués en « statues de larmes », ils ne s’envoleront « plus jamais ». « Mazoutés », ils ne savent guère « à quels cieux se vouer/ni qui accuser/de ce qui les tue/sur cette plage noire ». Au demeurant, les pétroliers assassins ont gardé toute leur marge de manœuvre destructive.

Ailleurs enfin le poème sur les « frères animaux » récapitule une faune d’horreur : veaux en batterie, oies gavées, blaireaux enfumés, grenouilles vivantes dont on coupe les pattes… Autant de « bêtes de chez nous » torturées, assassinées ». L’auteur, justicier, se rêve alors en « renard enragé ». Ainsi le poète, jadis homme aux semelles de vent (Verlaine), est désormais envahi, ça et là, par la détresse écologique qui afflige notre planète.

Jane Hervé

 

http://jp.andrevon.com

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