Militer, à quel prix ?

Table ronde / Samedi 4 octobre / 14h – 15h30 / Salle des mariages

L’engagement militant est à la fois une nécessité face aux urgences sociales et écologiques, et une source de tension pour celles et ceux qui le portent. Fatigue, dilemmes éthiques, conflits internes : comment militer sans s’épuiser ni se renier ?
Cette table ronde propose d’interroger les formes d’engagement à l’aune de ces défis : comment concilier convictions fortes et soutenabilité personnelle ? Quelles pratiques militantes permettent de durer, de transmettre, de rester en lien ?
Entre colère et soin, révolte et adaptation, cette discussion ouverte donnera à voir des trajectoires, des tensions et des chemins possibles pour un engagement vivant, inclusif et émancipateur.

Les intervenant.es :

> Sarah Durieux, experte en mobilisation citoyenne et autrice de Militer à tout prix ? (éd. Hors d’atteinte).
> Victoria Berni André, média activiste et autrice de Vivant-es et dignes (éd. Hors d’atteinte, 2024).
> Jean Le Goff, psychososiologue spécialiste de l’éco-anxiété et des défenses collectives dans l’action écologiste, et auteur de Politiser l’éco-anxiété (édition du Détour).

Les livres :

Pourquoi est-ce si difficile d’agir collectivement ? Celles et ceux qui créent ou rejoignent des collectifs notamment militants en font souvent une expérience négative.
Partout dans nos vies, au travail, dans nos familles ou dans nos groupes d’amis, nous perpétuons une culture qui écrase, exclut et nous fragilise. Alors qu’il s’élève contre ce modèle, le militantisme n’y échappe pas.
Après dix ans passés à travailler avec de petits collectifs, de grandes ONG et des individus engagés, mais aussi à observer ses propres comportements, Sarah Durieux, qui a mené pour ce livre de nombreux entretiens avec des personnes investies dans divers mouvements, s’intéresse à ce qu’elle identifie comme l’une des plus grandes menaces contre notre émancipation et propose des pistes pour en sortir.

 

Née en 1991, Victoria Berni-André a consacré dix ans de sa vie à se former et à exercer l’ingénierie en génie urbain et environnemental. En 2019, elle quitte cette position pour expérimenter d’autres écologies que les « petits gestes » qu’elle avait jusque-là contribué à promouvoir. Des ZAD à la lutte antinucléaire en passant par la réappropriation des politiques institutionnelles, les écolieux ou encore la pratique intersectionnelle de l’écologie, ce livre raconte un parcours militant tissé de convictions et de désillusions. En mettant à l’épreuve du réel diverses initiatives écologistes, en identifiant leurs divergences, leurs forces et leurs dysfonctionnements, il propose des pistes concrètes d’engagement et réaffirme un désir de bâtir des formes de sociétés émancipatrices.

Face à la crise environnementale et aux angoisses qu’elle suscite, notamment chez les plus jeunes, Jean Le Goff propose d’aborder l’éco-anxiété comme un sentiment politique, pour retrouver des marges d’action contre la paralysie et l’empêchement de penser.L’auteur a mené une longue étude aux côtés de militants du mouvement climat. Il se base sur leurs témoignages, leur expérience de la joie de l’action collective mais aussi de l’épuisement ou de la colère, et interroge la dimension collective de ces émotions. Quel est le sens de ces sentiments qui nous paralysent, comment nous en réemparer ?
Il s’agit d’abord pour l’auteur de redonner sa dimension politique à l’éco-anxiété et aux sentiments qui l’accompagnent : on ne parle pas ici d’une peur privée mais d’un sujet de société, enjeu majeur pour toutes et tous.