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J’observe les insectes

François Lasserre

Salamandre, coll. Les guides Salamandre, 2014

j-observe-les-insectes_fr_622L’auteur François Lasserre n’y va pas par quatre chemins pour réhabiliter les insectes, ce petit peuple vivant si négligé par les humains. Sans eux, pas de cerises ni de concombres, pas de coton pour les jeans ni de cacao pour le chocolat, etc. Ces bêtes si discrètes font tant pour nous (pollinisation des fleurs, recyclage des éléments organiques) qu’elles sont « irremplaçables ».

Le guide ici proposé s’inscrit dans la tradition Salamandre. Les temps – avant, pendant, après – sont présents, même à travers nos actions de découvrir, nos réflexions pour comprendre et nos élans pour partager en toute amitié cet univers spécifique. L’auteur y ajoute une petite note d’imprévu, parfois d’humour.

Avant de sortir pour la chasse aux insectes, mieux vaut ne pas oublier les instruments de capture, fort utiles hors nos doigts (les filets à vue ou à capture, le parapluie japonais, etc.) ; ni négliger les récipients ou le carnet de croquis. On peut même glisser dans le sac à dos un diapason… pour surprendre l’araignée au milieu de sa toile en contrefaisant les vibrations d’une mouche ! Pour l’efficacité de la mission Insecte, il est bon de consulter le « calendrier des saisons », lequel se déroule essentiellement de mars à octobre. Chaque mois révèle ses surprises. En avril, on trouve la mouche-scorpion ; en juin, le petit mars papillon changeant ni plus ni moins de couleur selon l’angle de vue…

Sur le terrain, les insectes se révèlent parfois des musiciens insolites. Ils se servent des membres à leur disposition (pattes, élytres, abdomen) pour lancer des stridulations. L’observation, tout en délicatesse et précaution, peut aussi devenir active et surprenante : dérouler la trompe d’un papillon, déplier le rostre d’une punaise, et même faire changer la couleur d’une fleur à l’aide des fourmis (surtout de leur jet d’acide formique). Autant de suggestions qui, créant un lien, nous rapprochent de l’univers méconnu des insectes.

Au terme de ce parcours initiatique, l’entomologiste en herbe (enfant ou adulte) peut classer les divers ordres : les coléoptères avec leurs ailes « en étui » (coccinelles), les hyménoptères avec leurs ailes « membraneuses » (guêpes, fourmis), les lépidoptères avec leurs ailes à « écailles » (papillons), etc. Il est explicitement invité à enrichir sa connaissance lors de sorties Nature, puis à passer à l’action associative en faveur des insectes.

Si le lecteur veut enrichir son vocabulaire – ce dont je ne saurais douter –, il peut foncer jusqu’au glossaire page 140 pour découvrir « l’exuvie » ou le « holométabole » ; puis tourner la page pour remarquer les « pédipalpes » ou la « quiescence ». Tant de mots qui non seulement concrétisent l’incroyable richesse de la nature, mais nous invitent aussi à imaginer l’homme autrement… avec des pattes-mâchoires ou un exosquelette !

Jane Hervé

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