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La vie rêvée des morpions et autres histoires de parasites

Marc Giraud (texte) et Roland Garrigue (illustrations)

Delachaux et Niestlé, 2016

morpionsCe livre, un tantinet provocateur, réhabilite d’une certaine façon les parasites honnis, dont certains ne sont pas si inutiles qu’on veut bien le croire. Ces micro-organismes sont même « indispensables à la vie sur terre », précise l’auteur Marc Giraud.

D’abord, c’est quoi un parasite ? Ni plus ni moins un goinfre ! Il est étymologiquement à côté (para en grec) de la nourriture (sitos). En termes plus rustiques, il bouffe sur le dos des autres. Ce commensal caché se greffe sur les humains, les animaux ou les végétaux, passant de l’un à l’autre avec une facilité remarquée : bactérie de la flore intestinale, virus de ceci, microbe de cela… Souvent indétectable, il ne manque pas de créativité : il peut tantôt « prendre la place d’un organe », tantôt « changer de sexe », tantôt « se déguiser » ! Tout ce petit monde devient parfois visible sous forme de pou, puce, morpion, tique, fourmi zombie…

La culture du parasite s’esquisse à deux niveaux : le savoir plutôt sérieux d’abord, puis la « frime » et « c’est fou ». L’auteur se joue volontiers des mots à notre grand plaisir : « O taon, suspend ton vol », « quand le pou pond », les « époux poux », etc. Seule consigne évidente : apprendre en s’amusant. Ses écrits trouvent un écho dans la complicité drolatique de l’illustrateur Roland Garrigue. Celui-ci sait les mettre en images cocasses ou coquines. Le lecteur, lui, pioche librement ici ou là. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de plan, mais il est discrètement proposé. Les parasites sont partout, leur histoire est commune avec les hommes, puis avec les animaux ; ils ont une utilité, ils vivent dans certains lieux ici sélectionnés (eau, plantes) et ils ont même un avenir.

Au demeurant, un frisson en fin de ce parcours à venir. Les stars au visage botoxé savent-elles que la toxine botulinique est dangereuse et que 2 kg pourraient faire disparaître l’espèce humaine ? Ce n’est pas sûr.

Après avoir fini de « rêver », pourquoi ne pas se lancer dans une partie de morpions avec fiston… L’occasion de faire l’apologie de ces petites bêtes.

Jane Hervé

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