Soigner le monde en soignant le journalisme
Dimanche 15h – 16h15 / Salle 2.22
Alors qu’elle devrait offrir des clés de compréhension du monde, l’information aujourd’hui nous divise en diffusant une information polarisée, simplifiée, détachée du réel et de sa complexité. Comment les médias peuvent-ils permettre de retisser du lien, et soigner la démocratie ? Echange entre Nina Fasciaux, autrice de Mal entendus, et Serge Hastom, co-créateur de la revue Invendable et du livre Pisser dans les cours d’eau.
Les intervenant.e.s :
> Serge Hastom, journaliste, co-créateur de la revue Invendable, et auteur de Pisser dans les cours d’eau (ed. Faubourg, 2025)
> Nina Fasciaux, spécialiste des médias et du journalisme de solution et autrice de Mal entendus (Payot, 2024),
Animé par Béatrice Héraud, journaliste et formatrice média
Les livres
Mal entendus : les français, les médias et la démocratie (Payot, 2025)

Les récits qui sont faits de nous par les médias façonnent le monde dans lequel nous vivons. Or, ce dernier apparaît toujours plus polarisé, puisque tout un chacun prend position en permanence – mais personne ne s’écoute. En résulte un immense malentendu, qu’il convient de démêler de toute urgence avant qu’il ne soit trop tard.
Pisser dans les cours d’eau : Carnets de reportages très indépendants (Faubourg, 2025)

« Mon copain Shérif m’avait prévenu, deux jours avant le départ. « Les gens qui travaillent, t’as compris, ils n’aiment pas les glandeurs. Ils vont se demander pourquoi tu voyages, pourquoi t’es là alors que, eux, ils n’ont pas l’argent, pas le temps. Si tu dis que t’es écrivain, là, d’accord, ils vont pas avoir envie de te taper dessus. Les gens — comment t’expliquer ? —, ils n’aiment pas les journalistes mais ils respectent les écrivains, voilà. Ils vont se dire : Ben merde, écrivain, et ils te raconteront leurs histoires. » »
En autostop d’un bout à l’autre de la Russie en guerre, de la frontière mexicaine aux réserves sioux du Dakota pendant la campagne présidentielle américaine, aux six coins de la France écartelée comme une peau de vache l’été de la dissolution, Serge traîne, seul ou en meute, glanant des morceaux de vie au hasard de la route. Les récits qu’il rapporte nous donnent à voir des bouts du monde. Le monde tel qu’il est, non tel qu’il devrait être.